jeudi 30 juillet 2009

Merveilleux métier qu'est le mien !



Je suis physiquement et mentalement épuisée. Je tire de la patte, je cherche la moindre parcelle d'énergie et tente de la multipliée à son paroxysme. Je me suis endormie deux soirs cette semaine à l'heure du souper pour ne me réveiller que le matin venu. Je ne me plains pas car j'adore mon nouvel emploi et l'intense fatigue qui lui est reliée n'est qu'un léger inconvénient. Ce n'est qu'une question d'adaptation, d'ici peu cette fatigue passera... Cette semaine en me rendant au travail, je me suis surprise a pleurer a chaudes larmes tant je me comptais chanceuse de me rendre a un endroit que j'aime tant. J'ai tant rouler ma bosse d'une place a l'autre sans jamais ressentir ce sentiment d'appartenance, sans percevoir avec certitude que j'étais enfin chez moi. Je ne peux exprimer avec des mots tout ce que je ressens et vis en ce moment tant je me sens porter par une chance inouïe qui semble placer les bons pions aux bons endroits. Je ne me considère pas comme une personne chanceuse, bien au contraire. Certains diraient même que ce qui fait ma marque de commerce est ma légendaire malchance . Combien de fois ais-je entendu dire en riant:- il y a bien juste a toi que ça arrive des affaires comme ça!-- C'est donc une des rares fois de ma vie ou je me sens profondément chanceuse comme si tout ce plaçait par magie. Je n'ai qu'a remercier la providence , qu'a savourer l'instant présent. Je demeure tout de même incrédule en me demandant quelle sera la prochaine tuile qui me tombera sur la tête mais une partie de moi espère que cette fois, le vent a tout simplement changé et que tout ira bien.


Oeuvrer dans le domaine de la santé, plus précisément auprès des personnes âgées, m'oblige a réfléchir sur la place que nous donnons a nos aînés. Considèrons-nous leur passé, leurs exploits, leurs victoires a leur juste valeur? Nous oublions ou ignorons trop souvent qui ils ont été. Je m'émerveille toujours devant leur portrait souvent jaunis par le temps. Je m'émeus devant leur beauté oubliée, devant l'usure de leurs mains autrefois si robuste. Je m'incline devant leur fragilité, devant leur confusion mentale. Je voudrais tout savoir d'eux, tout connaître de leur passé, de leur parcours de vie. Ils sont de véritables personnages, détenant au fond d'eux une histoire qui semble s'effacer de jour en jour. Certains semblent avoir été un jour déposés a la réception du centre d'acceuil pour être par la suite complètement oubliés. Des orphelins de l'amour et de la vie aussi car même cette dernière semble les avoir oubliée. Je songe a une petite dame que j'aime particulièrement, qui me chavire le coeur par sa grande fragilité. Lorsqu'elle m'empoigne doucement le poignet en me récitant un discours des plus incohérent, je ne peux empêcher mon coeur de se serrer. Je voudrais qu'elle soit ma grand-mère, je voudrais tant connaître son histoire, comprendre les méandres de ses cris. Lorsque affolée elle m'interpelle en criant : -- Mademoiselle, Miss, mademoiselle!!!-- je m'approche alors de son lit, je lui caresse les cheveux en lui chuchotant de se calmer et en lui demandant ce qui la met dans cet état. Elle me dit alors des choses qu'il m'est impossible de comprendre tel que de lui ramener le trottoir parce que d'autres l'ont volé ou encore qu'il faut aller chercher les enfants, qu'elle a perdu ses enfants. Je tente d'embarquer dans son discours et de la rassurer en lui disant que je m'en occupee. Je sais bien que je devrais continuer mon chemin, que je ne peux pas accourir a son chevet chaque fois qu'elle m'interpelle (car elle ne fait que cela, elle interpelle sans arrêt) mais c'est plus fort que moi, je me plais a tenter de deviner ce que fut sa vie. J'aime la douceur chez les aînés, j'aime leur docilité, leur innocence. Je me sens responsable de leur vulnérabilité comme si je me devais de faire preuve d'une douceur et d'une gentillesse égale a la leur. Je me dois de mériter toute la confiance qu'exige ce métier. Entres de mauvaises mains , les aînés deviennent des cibles de choix car ils sont dans l'incapacité de se défendre, voila pourquoi il faut pratiquer ce métier avec amour et compassion. Je tente de me mettre a leur place et de me demander comment j'aimerais que l'on me traite lorsque mon tour viendra car il viendra... L'oubli me fait si peur car je le perçois au quotidien. Cependant, si plusieurs semblent avoir été abandonnés au bons soins de l'état, d'autres ont la chance de recevoir chaque jour la visite d'un proche. Quel chance d'être le témoin de tant d'amour, de tant d'affection. Quel bonheur que ce métier qu'est le mien!


Mel xx

samedi 25 juillet 2009

Je leve mon verre à ma vie !!!

J'aimerais célébrer ma vie, le chemin que j'ai parcouru jusqu'à présent. Je voudrais lever mon verre à tous ces soirs de pluie où j'ai trouvé sommeil après avoir inondé de larme les plumes de mon oreiller. Je voudrais lever mon verre à tous ceux qui ont cru, moi la première, que j'étais peine perdue et que jamais je ne parviendrais rien. Je voudrais célébrer mes défaites mais surtout ce que j'ai réussis à en faire. Je voudrais crier mon bonheur d'exister, d'être l'imparfaite que je suis !

Je suis fière d'être là où je suis et ce même si je ne suis pas encore rendue là où je veux être. Ce n'est qu'une question de quelques pas à franchir. Je suis extrêmement fière d'être aussi équilibrée dans mon déséquilibre ! Je ne suis pas parfaite, loin de là !!! J'ai tellement de mauvaises habitudes que je me décourage moi-même ! Je suis bordélique, complètement désorganisée, paresseuse, je parle trop et trop souvent pour ne rien dire et que dire de toutes ces fois où je me laisse tout bonnement marcher sur les pieds sans souffler le moindre mot. Je suis une amoureuse tout ce qu'il y a de plus imparfaite. J'arrive à peine à tenir ma maison faisant de moi une abominables femme d'intérieur. Dans la cuisine, je ne vaux pas cher la livre, je ne sais jamais quoi faire à manger et c'est trop souvent indigeste. Au cours de ces deux dernières années j'ai cuisiné pour mon copain en de très rares occasions. Je n'ai d'ailleurs aucun souvenir de lui avoir dit:" arrive plus tôt demain on soupera ensembles". Je n'ai aucun talent pour la décoration et encore moins pour la rénovation et ce malgré le fait que j'ai fait l'acquisition d'une maison pour bricoleur qui finira par tomber en ruine si je ne me décide pas à m'y mettre ... Je suis une mère imparfaite qui tente de léguer à ces enfants des valeurs tel que le respect et l'amour des autres, l'ardeur au travail et la générosité. Je ne sais pas leur imposer mes limites, j'ignore comment être la mère qu'elles méritent. Je ne leur fais pas faire de sport, les laissant ce vautrer dans l'inactivité la plus totale. Je passe leur temps à leur répondre que je n'ai pas d'argent pour ceci ou pour cela. Le soir venu, à mon retour du travail je me plains constamment d'être trop fatiguée pour faire quoi que ce soit.Malgré tout cela, je lève mon verre à celle que je suis! C'est tout de même un exploit de s'aimer tel qu'on est, de se pardonner ses erreurs et ses faiblesses ! De ne pas tenter d'être parfaite à n'importe quel prix ! C'est tout un cheminement de comprendre et accepter que l'on ne sera jamais personne d'autre que sois-même...

Je voudrais lever mon verre à cette vie qui ne fût pas toujours très tendre à mon égard. Je voudrais lever mon verre à mon enfance qui ne fut volée et que je suis parvenue à retrouver. A toute cette pluie qui permit aux fleurs de s'épanouir en bordure des routes de mon destin. Comment ne pas être consciente de ma propre chance, de tout ce bonheur qui fait de ma vie ce qu'elle est aujourd'hui. Je lève mon verre à tous ceux qui ont croisé ma route, à ceux qui furent et qui seront la cause de mes sourires. Vous mes amis qui faites de ma vie un arc-en-ciel, je bois à votre santé, à vos bonheurs et à vos réussite ! Je lève mon verre à l'amour et à tout ce qu'il apporte avec lui. A ces petits matins à me réveiller dans ses bras et à toutes ces nuits où je m'assoupis entre deux soupirs. A tous ces "je t'aime" qui me comblent de bonheur.

Ma vie n'est pas une sinécure, chaque jour est une bataille en soit mais j'aime tout ce qu'elle m'apporte et je ne voudrais pour rien au monde qu'elle ne me quitte... Je voudrais vivre éternellement, ne jamais oublier à quel point je fus heureuse. Je tenterai de vivre chaque instant comme s'il était le dernier, comme si le vent pouvait tourner à tout moment. Je tenterai de ne jamais oublier que l'espoir de la récolte vient avec la moisson et qu'on récolte ce qu'on a semer :P Jour après jour, je me devrai de semer de l'amour et de la compassion, de rendre aux autres ce qu'ils m'apportent, de leur faire sentir à quel point leur aide et leur amour me sont essentiels. Aucune rencontre n'est fortuites, nous avons tous quelque chose à apprendre des autres. C'est notre contribution à l'humanité. S'ouvrir aux autres c'est devenir meilleur.

samedi 18 juillet 2009

Nouvel emploi :)


Pas facile de débuter un nouvel emploi, d'être la petite nouvelle ... Je cours comme une poule pas de tête, tentant d'assimiler douze milles nouvelles données. Bien que je trouve angoissant de devoir une fois de plus faire mes preuves, j'ai néanmoins l'impression d'être enfin là où je me devais d'être. Après ces années de dur labeur, me voila rassurer sur mon avenir, du moins en partie ... Pour ceux qui l'ignorent, je suis préposée aux bénéficiaires depuis maintenant cinq ans. Mon parcours professionnel fut certes intéressant mais combien insécurisant. J'ai parfois dû travailler la nuit pour me rendre à mon deuxième emploi le matin venu. Vous comprendrez aisément qu'avec un salaire variant entre neuf et douze dollars l'heure, je me suis souvent retrouvée dans l'obligation de jongler avec deux emplois. Voila qu'après ces années de vaches maigres, je suis nouvellement à l'emploi d'un centre d'hébergement gouvernemental. Je me sens chez moi, comme si j'avais enfin méritée d'accéder à un niveau supérieur. Je me sens comme dans un jeu vidéo où après avoir ramasser les étoiles nécessaires, on peut enfin passer au tableau du château ! Il ne me reste qu'à vaincre les monstres et à délivrer la princesse. Cependant, il n'y a pas de montres, si ce n'est que mes propres démons et il n'y a pas de princesse ... Je suis la seule qui peut me faire perdre des vies, je suis la seule qui peut réussir le dernier tableau!
J'ai une période de probation de trente jours où mon travail est évalué et même noté! J'ai tellement peur de ralentir mes nouvelles collègues, j'angoisse à l'idée qu'elle se frotte le front du revers de la main en se demandant pourquoi je fus embauchée! J'ai longtemps cru que je n'étais faite pour aucun métier. En fait, j'avais à peine 8 ans la première fois où j'ai affirmer haut et fort que je serais écrivaine! J'en avais l'absolue conviction. Ce n'était pas un rêve ou une quelconque fabulation enfantine, c'était plutôt une certitude. C'était plus qu'un but à atteindre, c'était viscérale ! C'est au même âge que j'ai commencé à lire tout ce qui me tombait sous la main. A mon dixième anniversaire j'avais déjà lu des oeuvres de Michel Tremblay, Agatha Christie, des encyclopédies "Tout connaître" et plusieurs briques !!! Ce fut mon enfance, mon doux refuge où accompagné de ces auteurs, j'ai maintes fois recréé le monde ! C'est à cet même époque que mon père installa une immense bibliothèque dans le salon qui faisait tout un mur de long! Il avait acheté dans une vente de garage des boites et des boites de livres en me disant: " Tiens ma fille c'est pour toi" ! Puis, il était apparu un matin avec une dactylo qui changea ma vie ! Assise par terre en Indien, ma précieuse dactylo posée sur le banc du piano j'écrivais des heures durant. C'est à quinze ans que j'écrivis mon premier roman. Je ne vivais que dans l'attente de mon heure de gloire convaincue que je réussirais à vivre de mon écriture.
Inutile de préciser à quel point je fus anéantie le jour où je compris que je parviendrais probablement jamais à publier un de mes manuscrits... Je me retrouvais devant aucun plan de vie car j'avais omis penser à un plan B .... J'ai erré des années durant dans le néant, me contentant de mon rôle de mère tout en me convainquant qu'il m'était impossible de travailler puisque je devais prendre soin de ma progéniture! Pffffffffff la belle excuse! Je croyais simplement que je ne pourrais rien faire, que je ne savais rien faire! Mes enfants me servaient simplement de prétexte pour ne rien faire! Un amalgame de lâcheté et de manque de courage me prolongeait dans cette désolante oisiveté.

Lorsque ma mère tomba gravement malade, j'ai eu une espèce d'illumination ; je devais aller suivre mon cours de préposée je devais le faire pour elle. Je me devais d'être en mesure de l'accompagner dans la maladie, de la soutenir et de la rassurer de par ma présence et ma profession. Sans le savoir, je venais de trouver ma voie! J'ai la certitude que je suis faite pour ce métier, que c'est le chemin que je veux suivre, que c'est l'endroit je me dois d'être. Je vais continuer à tout faire pour me surpasser, à faire chaque jour un pas de plus vers la réussite, vers mon destin :)

samedi 4 juillet 2009

L'enfer !!!!

Ce jour s'achève enfin !!!! J'ai pourtant cru que je ne verrais jamais le bout ! Je ne saurais dire pourquoi mais les quatres saisons semblaient se déchaînées en ma fille aujourd'hui. Ma petite dernière était tout simplement insupportable ! Une vraie catastrophe naturelle. Impossible de la raisonner, une crise attendait l'autre. J'ai peine à croire que je suis parvenue à tenir mon bout. Certes je n'ai plus de voix, j'ai crier plus souvent qu'à mon tour.
Je déteste crier car je sais pertinamment que tous les voisins m'entendent et que c'est moi qui passe pour une mère désaxée mais sur le coup de l'émotion j'oublie toujours ce petit détail... Je ne suis pas hystérque au contraire, certains me trouvent très patiente, je suis peut-être simplement parfois exaspérée ! Cela survient lorsque mes filles ne cessent de se chicaner? Avez-vous déjà entendu un débat pollitique alors que tout le monde parle en même temps? Cela ressemble à cela mais les deux partis au pouvoir (les ainées) hurlent tandis que le petit peuple (la cadette) pleure et crie à l'injustice ! Je le répète, la catastrophe ! Vous comprendrez que je me sens alors obligée de crier plus fort que ma meute, histoire de leur montrer c'est qui le chef ... J'ai parfois l'impression de vivre dans un télémoran à force d'être le témoin de tous leurs petits drames! Pas toujours facile leur vie ... Pas facile la mienne à toujours jouer à la police, à punir une tandis que l'autre la nargue. Qui a fait quoi, qui a dit quoi à qui et qui à commencer. A qui la faute? Toujours à l'autre évidement !

Et je ne parle pas du fait que j'ai engendré trois merveilleuses petites filles mais combien paresseuses ! Je n'ai jamais vu des enfants se fatigués aussi rapidement après le moindre effort. Je travaille comme une forcenée pour subvenir à leurs besoins et je dois en plus me transformer en bonniche le soir venu. Je n'exagère pas, c'est affolant. Je suis presque gênée de dire qu'à mon avis elles ne se sont jamais penchée de leur vie pour ramasser la moindre chose par terre. Elle mange un sac de bonbons, le termine et le laisse exactement à l'endroit où elles l'ont fini! Je pourrais énuméré tout ce qu'elles font dans une journée simplement en suivant les traces qu'elles ont laissé ! Vous allez me dire que tous les enfants sont un peu ainsi. Euh non jamais comme ca ! Jamais, jamais, jamais! Ma marraine a un jour apporté mon ainée en camping. La première chose qu'elle m'a dit c'est: "mon dieu qu'elle est traineuse! Line (sa fille) et moi on en reveniat pas ! Elle laissait ses bas là où elle les enlevait, même chose pour son linge qui trainait toujours partout dans la tente! J'en revenais pas Mélanie comment ta fille est traineuse !!!"" Euh je le sais Gaby, j'en eux deux autres pareil à la maison, imagine ce que c'est les trois en camping !!! Ma maison est minuscule, une niche a chien avec une rallonge on dirait que c'est encore pire. Je suis certaine que plusieurs de mes visiteurs se disent que je ne sais pas tenir ma maison propre, que je ne suis pas une bonne femme d'intérieur mais si seulement ils savaient que je me tue à la tâche !

J'adore mes filles, je ne peux imaginer ma vie sans leur présence aussi turbulentes soient-elles mais certains jours comme aujourd'hui, j'embarquerais dans ma voiture en disant:" chow battez-vous, assomez-vous je reviendrai plus tard en esperant qu'il y aura des survivantes !" Certains jours, j'ai envie de me sauver au bout du monde, de déconnecter mon cerveau de leur mettre des somnifères dans leur manger ou de leur donner n'importe quelle substance relaxante. J'ai simplement envie d'hurler STOP !!!! J'irais même jusqu'à dire que certains jours comme aujourd'hui, je les vendrais pour vraiment là mais vraiment pas cher ! Pour que mon annonce soit vendeuse, j'irais même jusqu'à mentir en écrivant qu'elles sont d'excellentes ménagères et qu'elles feraient de fantastiques aides domestiques ! Quelle fausse représentation !


Elles dorment enfin !! Mes petites diablesses se sont métamorphosées en anges l'instance d'une douce nuit. Mon ainée qui n'est toujours pas revenue de son gradiennage est folle de joie à l'idée qu'elle a réussit son année et que l'an prochain elle sera en secondaire deux. C'est drôle parce qu'elle tente de me montrer qu'elle n'est plus une petite fille et qu'elle mérite plus de lattitude mais elle m'a téléphoné à minuit pour me demander comment j'allais. Ce qu'elle ne sait pas c'est que je la connais par coeur, que c'est moi qui l'ait façonnée et que je sais trop bien que si elle m'A téléphoné c'est parce qu'elle a peur et qu'elle commence à avoir hâte que les parents reviennent. Je sais que trop qu'elle n'aime pas la noirceur, qu'elle n'aime pas être seul le soir, qu'elle a toujours peur qu'un voleur s'infiltre dans la maison. Je la connais ma fille ! En ce moment même, elle doit attendre impatiement le téléphone à la main et tous les sens éveillés au maximum. Je dois avouer que moi aussi puisque je travaille demain matin et que j'attends son appel pour aller la chercher. Je crains que les parents auront bu et je ne veux pas qu'ils la ramenent dans ce cas. Donc, même si elles m'en font vivre de toutes les couleurs, même si elles sont la cause de mes trop nombreux cheveux blancs, même si certains jours je les étriperais de mes propres mains, je les aime à un point tel que jamais je ne prendrais le risque de les perdre. Voila donc pourquoi il est presque deux heures du matin et je ne dors toujours pas après une journée passée sous le signe de l'enfer !

mercredi 1 juillet 2009

Incertitude nocturne

Quelque peu étourdie par tout ce qui m'arrive, je n'arrive point à trouver le sommeil. Ce dernier me fuit, m'échappe, se faufile doucement chez mes voisins qui ayant éteint leurs lanternes depuis fort longtemps semblent plongés dans une bienveillante obscurité. Ma modeste demeure, éclairée de par mille feux sert de phare dans ce village endormit. Suis-je vraiment la seule qui en ce moment même à la tête tellement remplie qu'elle ne parvient pas à s'abandonner à une douce nuit de songes? Je ne m'en plains pas au contraire, j'adore ces têtes-à-têtes avec la nuit. J'adore me sentir enveloppé de son silence, de ses mystères, de sa tranquillité. J'ai toujours eu l'impression qu'elle m'appartenait, que si le jour était consacré à mes enfants, à ma vie mondaine, à mes obligations la nuit n'appartenait qu'à moi. Aucun risque d'entendre:" maman!!!". Non, qu'un merveilleux tête-à-tête avec moi-même, un parfait exutoire. Un doux refuge où je peux laisser parler librement ma plume Le seul hic, c'est que ces doux instants volés à mon sommeil me rend toujours coupable ! Cette nuit ,c'est différent car je sais que je me dois de prendre un peu de temps afin d'analyser et surtout d'assimiler les changements qui surviendront prochainement dans ma vie.

Tout d'abord, j'ai finalement eu l'emploi en CHSLD. Enfin! Depuis le temps que j'en arrache ! Honnêtement, je ne pensais jamais parvenir à réussir un tel exploit ! Moi et mon syndrome de l'imposteur, à toujours croire que tout est pour les autres et que tout le monde peut faire l'affaire sauf moi. Bien que je sois plus qu'enchantée par la nouvelle, je n'en demeure pas moins terriblement inquiète. Puisque je serai sur une liste d'appel, j'ai peur de ne pas travailler et que les moyens de vaches maigres recommencent. J'ai conscience que c'est la seule façon de faire, qu'il faut gravir une marche à la fois pour parvenir au second pallier mais cela m'angoisse tout de même. Je sais que je ne peux faire autrement que de faire confiance en la vie mais c'est toujours bien plus facile à dire qu'à faire...

En ce moment, mes filles sont chez leur père et elles me manquent terriblement. Je ne peux faire autrement que me dire que chaque journée qui meurt s'éteint avec une petite parcelle de notre vie commune. Un jour, je me réveillerai et elles seront devenues de belles jeunes femmes. Un jour, elle feront parties de ma vie mais plus de mon quotidien. Elles ne seront plus la raison pour laquelle je vais travailler. Un jour, elles seront les seules maîtres de leur destin et je deviendrai alors dépourve de ce que je crois être ma mission ici bas c'est-à-dire de prendre soin d'elles car je devrai leur confier cette tache. Comme je les aime!

Malgré cette douce pluie qui caresse mon âme, je ne peux nier que je me sens comblée par mille petits bonheurs. En espèrant qu'après le soleil ne vienne pas la pluie et encore moins les orages !