vendredi 28 août 2009

Poussière d'étoile dans le firmament



* Si vous lisez ceci via facbook, aller directement sur mon site, l'écriture est plus grosse et vous aurez accès à l'ensemble de mes textes http://melrose007.blogspot.com/


-- Sois bon car chaque personne que tu rencontres mène un dur combat -- platon

Soyons indulgents envers ceux que nous croisons car nous ignorons tout des combats qu'ils doivent livrer. Nous ne connaissons pas le poids de leur souffrance ni la somme de leur fardeau. Vient-il d'enterrer sa mère? Vient-elle de perdre son emploi? Vient-il d'apprendre qu'il a le cancer? Son mari vient-il de la quitter pour une femme plus jeune? Nous ignorons si leur chemin est parsemé de rose ou d'ortie. J'ai fait de la compassion mon mode de vie. En y songeant bien, j'ai toujours voulu sauver le monde et tout le monde, comme si le fardeau de la terre reposait sur mes épaules. Que de fois me suis-je retrouvée complètement ruinée et épuisée après avoir déplacer mer et monde pour aider la veuve et l'orphelin qui n' hésitèrent pas à en profiter allègrement. Les années m'ont appris la différence entre aider et sauver et je connais à présent mes limites. Bien que je ne donne plus sans compter, je demeure tout de même sensible aux souffrances d'autruis. Ceux qui croisent mon chemin, vivent peut-être la pire épreuve de leur vie, je tente de ne jamais l'oublier.



Nous ne sommes qu'une histoire parmi des millions d'histoires. La mienne à autant de valeur que la vôtre mais sans la vôtre elle n'a aucune valeur. Nous ne sommes qu'un chapitre dans le grand livre de l'humanité, une goutte d'eau dans l'océan, un individu parmi des milliards. L'ironie de n'être qu'une futilité en ce monde tout en étant l'importance même des fondements de l'univers. Je ne serais rien sans vous tous et qui pourrait vivre en étant le seul être humain de la terre? Nous sommes un maillon d'un chaine, nous sommes un tout. Notre histoire rejoint celle des autres et ce n'est que reliée à la leur qu'elle revêt son importance. Combien de fois m'ais-je demandé à l'heure de pointe où se dirigeaient tous ces gens préoccupés derrière leur volant? D'où viennent-ils et où vont-ils? Toute cette masse humaine qui vient et qui part, chacun ayant sa propre histoire. Nous ne savons rien des autres si ce n'est ce qu'ils veulent bien nous dire...

Je laisserai donc ma plume vous raconter les grandes lignes de ma vie. Je me présenterai devant vous telle que je suis et telle que j'ai été. Je vous parlerai de l'antre de mes cauchemars, ceux-là même qui reviennent me hanter depuis mon enfance. Au fil de mes prochains billets, j'ouvrirai la porte de mon jardin secret, vous dévoilant tout de mon histoire. Je vous raconterai comment je suis devenue orpheline de mère. Je vous parlerai de ce jour où je lui aie fait mes adieux blottie contre son corps recouvert de sang. Je vous raconterai mon enfance qui me fût volé, arraché voire même piétiné. Je vous parlerai de ce géant qui nuit après nuit s'emparait de mes nuits. Je vous parlerai de ce jour où je me suis présentée en première année en état de choc, le visage boursoufflé de larmes, les cheveux ébouriffés, vomissant ma hargne en pleine classe, m'excusant de tout le mal que j'avais causé. Je vous parlerai de mes 13 ans, de cette nuit où un couteau de chaire me lacèra les entrailles, me souillant le coeur et l'âme et me privant éternellement du souvenir de ma première fois. Je vous parlerai de mon père, de l'homme merveilleux qu'il a été, de tout ce qu'il m'a légué, de l'indélibile amour que je lui aie porté et que je lui porte encore. Je vous parlerai de son histoire, de son combat. Je vous parlerai de moi, de tout ce qui fait de moi celle que je suis aujourd'hui. Qui suis-je réellement? Vous le saurez bientôt.



jeudi 20 août 2009

Adieu mon inoubliable amour




"Adieu aux arbres mouillés de Septembre, à leur soleil de souvenir. Adieu à ces mots doux, à ces mots tendres que je t'ai si souvent entendu me dire. Adieu à ce que fût nous deux, à la passion du verbe aimer. L'adieu est une lettre de toi que je garderai sur mon coeur, un impression de vivre ailleurs. Adieu c'est nos deux corps qui se sépare sur la rivière du temps qui passe, aussi fort qu'on s'était choisi, vient le moment de partir. Dire à tous ceux qui s'interrogent que l'amour est tombé à l'eau d'un bateau ivre de tristesse. Les passagers sont en détresse et j'en connais deux qui se noient. Ohhhhhh l'adieu !!!"

J'ai tant pleuré dernièrement en écoutant cette chanson que mes larmes ont creusé une rigole le long de mes joues. Avec la perte tragique du petit ange blanc et la fin subite d'une relation amoureuse qui me comblait de bonheur, je sombra momentanément dans l'incompréhension la plus totale. Cherchant désespérément le pourquoi du comment sans jamais parvenir à comprendre ni même à assimiler les derniers évènements, j'ai cru à tort que le courage m'avait définitivement quitté... Je ne dormais plus, mangeais à peine, ne comprenais plus rien à rien. Le simple fait de respirer m'était douloureux. La simple pensée que quelques jours auparavant le soleil n'avait jamais été aussi rose dans le ciel de ma vie, me rendait complètement malade. Je ne saurais expliquer ce qui s'est passé, à force d'y avoir réfléchi, je crois que l'amour s'est doucement envolé, qu'il a simplement cesser de m'aimer... La peine et la colère s'entremêlèrent à cette amère et profonde déception qui me remontait à la gorge.


Comment pouvait-il ne plus m'aimer? Hier encore, il affirmait le contraire... C'est alors que je remis tout en question. Pouvait-on attendre la vie pour donner naissance à la mort? L'espoir pouvait-il être synonyme de tristesse? L'amour pouvait-il réellement laissé place à l'indifférence? Qu'est-ce qui était vrai et qu'est-ce qui ne l'était pas? Qui croire si on ne pas croire en la vie et en l'amour? Cette mortifiante détresse dura trois jours puis je me réveilla un matin avec la conviction que tout irait bien. La pluie qui avait perdurer un mois durant, faisant de Juillet un mois endeuillé cessa subitement. Le soleil brillait enfin de tout son feu, assèchant mes joues de ses ruisseaux de larmes. Le beau temps était revenu! Je demeurais encore abasourdie par la mort du petit ange blanc mais ma peine d'amour s'était métamorphosée en résilliance. Certes, j'éprouvais encore une certaine nolstalgie mais ma peine s'estompa au fil des jours. Je n'ai jamais vécu dans le passé. Peu importe ma douleur, peu importe mon amertume, je ne renonce jamais à mon droit au bonheur. J'ai pleuré mon amour qui se meurt, il m'était impossible de ne pas le faire mais les larmes ont purifé mon coeur nettoyant par le fait même la peine qui s'y était accumulée. Je n'y pouvais rien, la vie venait de décider pour moi et je savais en mon fort intérieur qu'elle avait su me prouver au fil du temps que rien n'arrive jamais pour rien.

Je ne peux pleurer durant des lunes, j'ai une multitude de rôle à jouer, un nombre incalculable de taches à accomplir, des amis à consoler, des patients à dorloter, des enfants à éduquer, des patrons à satisfaire, une maison à entretenir et des rêves à réaliser... Je ne peux me permettre que la peine et les regrets envahissent tous les sphères de ma ... Je ne peux me permettre de maudire cette vie que j'aime tant, de perdre confiance en l'amour.

Un jour, se sera mon tour j'en suis certaine! J'ai vu des gens s'aimer au-delà de la mort et de la maladie... J'ai connu des gens qui se sont envolé le sourire au bord du coeur étant convaincu qu'ils avaient connu dans cette vie le véritable amour. Ce sentiment si fort qui jamais ne meurt, qui jamais ne s'estompe. Je le rencontrerai c'est certain car ma vie ne peut être vaine, j'aspire depuis toujours de mourir en regardant celui que j'aime et de lui dire dans mon dernier souffle merci de m'avoir rendue si heureuse ma vie durant. Je sais qu'un jour je rencontrerai celui avec qui je me bercerai au clair de lune sur notre balcon, tenant sa main ridée dans la mienne, nous racontant les folies de notre jeunesse oubliée. Je lui dirai alors combien je l'ai attendu, me trompant d'histoire d'amour a chaque fois. Je serai sa muse, il sera mon chez-moi. Je ne douterai plus, je saurai alors. J'ai cru savoir mais ce n'était qu'un avant-gout de ce que l'amour peut apporter. La vie est une série d'essais et erreurs. Personne n'y échappe, encore moins moi. Je suis en ce jour heureuse et confiante.



S'il n'y a plus de nous, il y aura toujours un moi... Mon bonheur ne dépend que de moi, cela a toujours été ainsi. C'est seule, acompgnée de mes souvenirs que je reprends la route devant me conduire vers ma destinée. Qui ou quoi trouverais-je dans le détour, nul ne le sait mais peu importe l'essentiel est d'avancer, de continuer. Je suis radieuse, souriante et amoureuse de la vie comme je l'ai toujours été. Je ressens pour lui une grande tendresse, une complicité qui ne pourra s'estomper que lorsque j'aurai rencontré celui qui me fera rire et danser sous les étoiles. Je ne souffre plus de son absence ou si peu. Certes, je m'ennuie de sa chaleur, de l'éclat de ses rires, de ses yeux où de petites rides ont pris doucement naissance mais je n'espère plus son retour et cette histoire d'amour s'est terminée aussi subitement qu'elle avait débutée. Je lui souhaite une vie à la hauteur de ses espérances et je m'en souhaite tout autant.

Mel xxx
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lundi 10 août 2009

Petit Ange Blanc

Vous avez été nombreux à réagir à la suite de l'article naître ou mourir publié précédemment cette semaine. Ce billet relatait la triste voire l'horrible histoire de mon amie Martine qui en ce moment même pleure son bébé. La force et le courage dont elle fait preuve m'inspire à me relever et continuer. Comment me plaindre de ma peine d'amour tandis que son affliction lui lacère les entrailles. Ma belle Martine souffre à un point tel que même son corps lui hurle sa peine l'infligeant de terribles maux de seins et d'inévitables montées de lait. Ses bras son en manque de cet enfants qu'ils devaient bercer, consoler et protéger. Malgré le Tsunami qui vient à peine de déferlé sur sa vie arrachant tout sur son passage et ce jusqu'à la vie qui sommeillait en son sein, elle s'est relevée les manches tentant désespérément de récupérer les morceaux de son existence éparpillés ici et là sous la force de l'impact. Elle est incontestablement ma muse des derniers jours, des années à venir.


Nous sommes allées prendre un café. Assise e face d'elle, j'avais peine à contenir mes larmes devant cette insoutenable tristesse dont ses yeux étaient voilés. Elle était si calme, si sereine mais combien dévastée !Tout en elle reflétait le courage dont on doit faire preuve après le passage d'un cataclysme, lorsque notre survie dépend essentiellement de notre capacité à tout reconstruire. Dans un instant d'imperturbable silence nos pensées rejoignirent la tristesse de l'autre. Désirant sans doute échapper à nos pensées devenues lourdes de peine, nous détournâmes les yeux vers l'immense vitrine donnant sur le stationnement extérieur. Nous fîmes toutes deux mine d'observer les faits et gestes des passagères du véhicule dont nous étions séparées de par un mur de verre. Je paralysa intérieurement lorsqu'une deux femmes ouvrit la porte arrière, se pencha et se releva tenant dans le creux de ses bras un nouveau-né. C'est alors que je sentis distinctement le coeur de mon amie cesser de battre et son regard se figer de colère. Je compris dès cet instant que ma belle Martine ne pourrait probablement jamais échapper aux nombreux rappels que lui fera la vie de ce que son avenir avait promis d'être avant que ne s'abattre le malheur. L'ironie du sort ou le paroxysme de la cruauté Divine est que sa vie durant elle aura sous ses yeux l'exemple même de ce qu'aurais pu devenir son fils au fil des saisons, des années. Martine a eu un fils il y a neuf ans soit quelques années à peine avant de rencontrer Yannick. Le père du petit fut je crois sa première histoire d'amour. Quelques années plus tard et un petit garçon en prime, ils reprirent chacun leur chemin tout en conservant l'amitié qui les unit encore aujourd'hui. Le hasard voulu que Martine sois enceinte en même temps que la copine de son ancien conjoint. Le fils serait donc doublement frère! Les deux femmes attendaient leur enfant pour la même période et deux garçon de surcroît ... Le 4 Août le fils aîné de Martine devint frère de par son père. Le lendemain, sa mère donna naissance à un frère que jamais il ne connaîtra... Quelle tristesse que de songer que sa vie durant Martine sera témoin de l'évolution de ce petit bonhomme né à un jour de différence du sien. Sa vie durant elle saura précisément à quelle étape de sa vie son fils serait rendu si la vie en avait pas décidé autrement.


A la suite de la demande de Martine, j'ai composer un petit texte pour les signets "avis de décès". Fidèle à elle-même elle désirait qu'il livre un message d'espoir et d'amour. Elle désirait une petite pensée pour Yan, pour son fils aîné, pour les oncles et tantes, pour les grands-parents et amis. Je lui aie demandé si on pouvait se concentrer sur elle et sur ses besoins mais elle ne dérogeait pas de l'importance de tenir compte de la peine de ceux qui sont concernés par cette injustice. Éprouvant une réelle difficulté à me mettre au travail, Martine me rassura en me disant qu'elle avait un plan B ; la prière de la sérénité tout autant significative à leurs yeux. Par chance, j'ai cru comprendre ce qu'elle désirait et l'inspiration m'est finalement venu. Voici donc ce texte:

Premier côté

Blotti dans le creux d'un nuage, je vous insufflerai le courage de continuer et la sérénité d'accepter cette fatalité que nul ne pourra jamais changer. Sois fort Papa, choisis de vaincre l'adversité. Ne crains rien, moi ton fils devenu ange je t'y aiderai. Saches Maman que je t'ai choisie comme éternelle demeure, je grandirai en toi au fils des Printemps. Jamais je ne te quitterai. Je compte sur toi grand frère pour consoler Maman et l'aimer pour nous deux. Si je vous ai choisis, je vous choisirai encore.

Deuxième côté

Souvenez-vous de moi comme étant votre petit-fils, votre neveu, votre cousin. Souvenez-vous de moi comme étant le frère d'Anthony et le fils de Martine et Yannick. Parlez de moi comme étant Yan-Alexandre _____ _____. l'ange qui malgré son court passage lassera perpétuellement en vos coeurs sa trace de vie.

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jeudi 6 août 2009

Naitre ou mourir?





Hier restera à jamais gravé en moi. Cette peine, cette souffrance, cette impuissance, jamais je n'oublierai. Je donnerai n'importe quoi pour que hier ne fut jamais hier, qu'il soit un hier différent. Quel attroce malheur! Je fus le temoin d'un drame, d'une injustice divine, d'un destin qui n'aura jamais de lendemain. Mon amie Martine devait donner naissance à son deuxième fils dans les jours à venir. En couple avec son conjoint depuis plus de sept ans, elle avait longuement réfléchi avant de se décider d'être mère à nouveau. Séparée du père de son fils de neuf ans, elle en a tellement arrachée ma belle Martine afin de se reconstruire une petite vie tranquille. Elle retourna à l'école, y a passa plus de trois ans tout en ayant peine à joindre les deux bouts.Ce n'est qu'après d'incalculables efforts, qu'elle décrocha finalement son diplome en hotellerie. Elle venait tout juste de dérocher un emploi qu'elle adorait lorsqu'elle apprit qu'elle attendant son deuxième enfant. Ravie, elle éprouva néanmoins de nombreuses craintes comme celle de devoir tout recommencer. Était-ce raisonnable après tous les efforts qu'elle avait mis afin de réaliser son objectif de carrière. Des années durant, elle avait visualisé son rêve afin de persévérer, de continuer de ne pas tout abadonner malgré les embuches qui survenaient sans cesses. Yan, son copain rêvait pour sa part d'avoir cet enfant. Il le voulait à un point tel qu'il changea son mode de vie. Il devenu père le jour où il su que Martine était enceinte. Cette dernière décida donc de foncer tête baissée. Elle affronterait l'avenir un jour à la fois. Elle voulait cet enfant, elle le voulait pour Yan et pour elle aussi. C'était son cadeau à l'homme de sa vie, son ultime preuve d'amour. Il voulait être père, il le serait! Elle le laissa choisir le prénom, le parrain, la marraine. Elle lui organisa un shower. Elle se retira de son travail dès le cinquième mois, pris mille et une précaution pour livrer l'héritier a terme.


Voila qu'il y a trois semaines, elle éprouva quelques malaises inexplicables. Des douleurs récurantes, de la haute pression... Elle fut transfèrée d'urgence à Ste-Justine où il devait lui faire une césarienne sans tarder. Le lendemain, elle obtenait son congé et fut transferée a Valleyfield sous observation. Deux experts de Ste-Justine l'ont examinés en disant qu'à son retour a Valleyfield elle devait être accouché dans un délais ne dépassant pas les 35 heures. Hier matin, soit une semaine plus tard, elle se chicana avec son docteur . Elle le supplia de la délivrer, disant qu'elle sentait que quelque chose n'allait pas, que son bébé n'était pas bien. Pour toute réponse, son médecin répondit que c'était elle qui engendrait ses malaises à trop vouloir être délivrée. Certains disaient qu'elle devait accoucher sans tarder tandis que les autres prétendaient que puisque tout était sous controle il valait mieux laisser la nature suivre son court... Hier matin, le coeur du petit Yan-Alexandre battait, hier midi son coeur ne battait plus. Hier à cinq heures, je me présenta au chevet de mon amie ne sachant trop que dire, que faire. Je fus anéantie en comprenant qu'elle portait toujours l'enfant car elle n'accoucherait que le lendemain matin afin que le spécialiste en mort prénatal devait être présent! Comment vous décrire sa peine? Je l'entends encore dire à l'infirmière tout en pointant de ses deux mains son ventre devenu le cercueil de son fils tant attendu :" je ne les prendrai pas les pilules, cela ne sert plus à rien des pilules pour la pression, mon bébé est mort, il est mort !!!" Je revois encore l'impuissance de Yan, je ressens encore la lourdeur de sa peine. Lorsque je lui demanda s'il voulait être seul auprès de Martine, s'il désirait que je sois là, il me répondit les yeux empreints de a souffrance:" Melan, je ne suis pas capable d'être là, qu'est-ce que je peux y faire? Il est mort Mélan, il est mort, je ne suis pas capable". Sur ce, je lui promis de ne pas quitter le chevet de notre belle Martine. Moins dune heure après mon arrivée, elle perdit du sang. Le travail commença. Sa soeur Krystel, lur mère et moi sommes restées auprès d'elle lui démontrant maladroitement notre amour. A une certaine période, je fus longuement seule avec elle. Nous avons pleuré sans ne rien dire. Nous avons philosophé, nous avons rit, nous avons cherché le pourquoi du comment. Ce fut un moment troublant mais combien profond. Je caressa son ventre lors de ses contractions en lui disant combien je l'admirais. Nous avons discuté de l'après. Devrait-elle voir son fils? Devraient-ils lui offrir un enterrement ou de le laisser à l'hopital avec tous les autres anges qui y ont trouvé le repos éternel? C'est alors que je lui promis de regarder on fils pour elle, de le lui dire combien il serait beau.


Je revois encore le sang, tout ce sang... Et ma belle Martine si forte. Je ressens encore mon coeur se torde à la vue de ce petit ange couché sur le côté. Ce petit être sans vie qui vient à peine de naître ou de mourir, je ne sais plus... Je revois le bol. le placenta, le petit noeud dans le cordon. Je revois cette petite chambre remplie de femmes se soutenant dans la douleur. Voulant respecter mon amie dans son intimité, je ne savais plus où me placer, où regarder. J'ai attendu avec mes compères que le bébé soit lavé et habillé .Emmailotté dans sa petite couverture, reposant dans son petit landeau de verre, il était si beau ! J'ai longuement observé sa petite bouche, ses minuscules doigts, ses petits pieds cachés sous des pantoufles blanches. Son souvenir m'obsède encore, ma peine ne se dissipe pas. Jai fait la rencontre d'un petit ange blanc que je porterai à jamais en moi. Je lui aie dit au revoir avant même de lui dire bonjour.