mercredi 24 mars 2010

Vivre dans la nuit

Réveillée à l'aurore, je suis demeurée au lit regardant silencieusement mon amour dormir. Doucement, il s'est réveillé à son tour se tirant du lit d'un pas feutré ne voulant visiblement pas perturber mon sommeil. Émue par sa délicatesse, j'ai murmuré que je l'aimais avant de reposer ma tête sur l'oreiller. Il venait à peine de quitter la maison que je décida de me lever . J'ai depuis un certain temps une perpétuelle angoisse qui me ronge le coeur et c'est ce matin que j'allais prendre les choses en main ! Je suis une insomniaque de nature, j'adore la nuit! C'est en fait un des plus gros problème de ma vie! Ma dépendance à ces doux moments nocturnes sont la source même de cette culpabilité qui m'étouffe. Depuis toujours, la nuit m'interpelle, son silence m'inspire, sa tranquillité m'enivre à un point tel que je pourrais m'endormir qu'au petit matin soit en même temps qu'elle. Même à l'adolescence, je ne trouvais sommeil qu'après de nombreuses heures à contempler la plénitude du reflet de la lune à travers le givre de ma fenêtre. Si j'ai peine à me résoudre à fermer les lumière sous mes yeux, j'ai encore plus de difficulté à me lever le jour venu. En d'autres mots, je ne suis pas couchage et je suis encore moins réveillable! Plus je me couche tard et plus je me réveille tard et plus je me réveille tard plus je me couche tard! Un infernal cercle vicieux qui handicape grandement ma vie de tous les jours. Les journées où j'ai tant dormi que le soleil est reparti se coucher avant même que je n'ai pu le saluer, équivalent probablement à la durée d'une maîtrise universitaire et c'est peu dire... Puisque synchroniser mon horloge interne avec le reste du monde est en soit le combat de ma vie, je réussis sans cesse à me reprendre en main, du moins pour de courtes période. Il faut comprendre que je travail sur appel et j'ai également un poste de remplacement de deux nuits semaines. Le travail de nuit ne fait qu'accentuer les risques de rechute, enclenchant à chaque fois le cercle vicieux dont je tente de briser.

J'ignore pourquoi mais les seules fois ou je parviens à me coucher tôt et me lever à l'aube c'est lorsque mon amour vient dormir chez moi. Puisque je ne le vois pas souvent, je remplace donc aisément ma dépendance nocturne par la chaleur de ses bras. Voila pourquoi je me suis réveillée à l'aube ce matin... En pleine forme et pleine de bonnes intentions, je décida de faire de ce jour quelque chose de constructif :) C'est alors
que Talianna-Rose, ma cadette me rappela brusquement que la bonne humeur n'était pas nécessairement contagieuse... Réveillée depuis à peine quelques minutes, elle était d'humeur massacrante et effectuait sa routine matinale avec une désespérante lenteur. Respire maman, me suis-je dit... Je décida d'aller la porter à l'école et de me rendre directement au garage afin de faire réparer la courroie qui retient l'extase, tache que je remets depuis près de trois semaines mais voila que cinq minutes avant de partir Miss princesse me piqua une de ses crises de nerfs!!! La cause? Elle n'aimait pas le pantalon qu'elle avait pourtant elle-même choisit! Respire maman, respire !!! Que cela ne tienne, j'ai tout mis sans dessus dessous afin de lui trouver un autre pantalon et hop le tour fut jouer!


Un peu plus tard, à la suite d'une longue conversation téléphonique avec ma marraine, nous décidâmes d'aller chercher mon aînée à la polyvalente afin d'aller dîner avec elle. Évidement, elle vint nous rejoindre avec son copain. L'amour rend les gens inséparables, parait-il... Lors de notre retour du restaurant, tandis qu'elle marchait vers les porte de l'école, j'ai crié:-"je t'aime Meg! Maman est fière de toi Meg... JE T'AIME MA FILLE!!!". Inutile de préciser que son copain riait et que moi je jubilais, depuis le temps que je voulais lui faire le coup :) Elle marchait rapidement comme pour fuir mes -je t'aime- ou le regard des autres élèves, je ne sais trop ...

A peine la journée fut-elle entamée que j'en avais déjà fait plus que durant les trois dernières semaines... Si l'amour donne des ailes, s'il rend mon adolescente complètement ga-ga, il me permet de me surpasser et de voir enfin le soleil au bout de mes longues nuits d'insomnie :)

dimanche 21 mars 2010

L'imparfaite


Il y des jours où je me sens sereine tant dans mon coeur que dans ma tête mais il y a certains jours comme aujourd'hui où je me sens complètement à côté de la plaque. Je sais bien que rien n'est parfait ici bas et encore moins moi mais j'aimerais tout de même atteindre une certaine équilibre. J'aimerais savoir dire les bons mots au bons moments, faire ce que je dois faire de la façon dont je dois le faire. J'aimerais que ma tête écoute toujours ce que lui dicte mon coeur et que mon coeur n'écoute jamais ce que lui dicte ma tête. Quelle utopie que de rêver d'un monde où tout coulerait doucement, gentiment sans jamais la moindre vague à l'horizon. Mais comment peut-on apprécier le calme lorsqu'on n'a jamais connu le cahot ? Je crois que pour apprécier la richesse, il faut avoir connu la pauvreté. Si la vie est parsemée de malheur peut-être est-ce pour qu'on puisse apprécier à sa juste valeur nos petits moments de bonheur quotidien.

Il y a des jours où je me sens une super maman, où rien ne semble venir à bout de mon bon vouloir mais certains jours comme aujourd'hui je me sens vraiment ordinaire dans le meilleur rôle de ma vie. J'ai parfois l'impression de chausser des souliers beaucoup trop grand pour moi qui me font trébucher à chacun de mes pas. Il m'arrive d'être à ce point démotiver que j'omets de faire des choses pourtant essentielles. A force de toujours me répéter: "ah je vais le faire plus tard!", il est souvent trop tard pour que je puisse le faire. Je me dis alors que je me reprendrai le lendemain mais c'est parfois plusieurs demains plus tard que je finis par m'acquitter de ce ma tâche. J'ai parfaitement conscience qu'avec des enfants la procrastination n'est pas de mise mais c'est parfois plus fort que moi...


Je m'efforce d'être chaque jour une meilleure personne mais je n'y arrive pas toujours. Il m'arrive de me décevoir moi-même, de crouler sous le poids de la culpabilité. Comment atteindre cette plénitude tant recherchée? Peut-être tout simplement en m'y prenant un jour à la fois et en me pardonnant d'être imparfaite.

mardi 9 mars 2010

L'art d'être parent

Ce matin en revenant d'une nuit de travail des plus mouvementée je fus témoin d'une scène de vie qui me chagrina fortement. Je suivais de près un autobus scolaire lorsque celui-ci s'immobilisa devant un duplex gris quelque peu usé par le temps et le manque d'entretien. Sur le bord de la route, se trouvait une mère qui semblait plus qu'exacerbée par le refus évident de sa fillette d'embarquer dans le bus. La petite âgée d'environ neuf ans tourna violemment le dos à l'autobus en gesticulant les bras en signe de son obstination. La mère la tourna vers la rue puis la poussa brusquement vers le bus. L'enfant se jeta immédiatement sur le sol obligeant sa mère a faire de nombreuses courbettes tentant en vain de relever sa progéniture. Devant son incapacité à se faire obéir, la mère fit signe au conducteur de poursuivre sa route ce que ce dernier ne fit pas. Visiblement en colère, la mère traîna son enfant sur quelques mètres en la tirant par le manteau mais la fillette se débattait à un point tel que cela devint impossible pour la mère de faire un pas de plus. Au moment où elle se pencha pour saisir son enfant plus fermement, la petite lui envoya une série de coup au visage. C'est à ce moment précis que le chauffeur probablement découragé par la scène décolla lentement. Je resta là quelques secondes à regarder la mère et l'enfant se battre. Plus la mère usait de force et plus sa fille répliquait férocement. La mère hurlait tandis que l'enfant pleurait et criait.

Lorsque je décolla à mon tour, la mère parvint de peine et misère à faire monter les quelques marches du balcon à son enfant, ouvra la porte et expulsa la petite violemment à l'intérieur. Je demeura abasourdie par ce que je venais de voir, quelque peu triste pour la mère et l'enfant persuadée que la petite passerait un très mauvais quart d'heure... De l'endroit où j'étais et avec le peu d'information que je possédais je me demanda si c'était l'enfant où la mère qui avait un sérieux problème... Était-ce une petite fille ayant de grave trouble de personnalité à caractère incroyablement violent ou était-ce une pauvre petite fille victime de je ne sais trop quoi qui refusait d'aller à l'école pour qui sait éviter les moqueries voire même l'intimidation? Quant à la mère, était-elle une mère tyrannique, violente et névrosée ou était-elle tout simplement à bout de souffle et compétente dans de telle circonstance? Vue de l'extérieur sans le moindre recul les choses peuvent paraître ce qu'elles ne sont pas.

J'ai repris la route le coeur gros me demandant ce que serait le reste de la journée pour ces deux inconnus, songeant que chacune des maisons qui bordaient le chemin renfermaient l'histoire de ses habitants et leur secrets dont nous ignorons la moindre parcelle...

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