vendredi 29 avril 2011

Viens marcher dans mes pas...


Tiens... Prends mes souliers et viens marcher sur le chemin de ma vie... Viens, je prendrai ta main pendant que tu parcourras des chemins dont tu ne soupçonnais pas l'existence.... Tu dis me connaître, tu affirmes comprendre ma peine, tu clames haut et fort que tu ferais différemment si tu étais moi? Je t'ai entendu dire qu'être à ma place tu n'aurais pas fait ceci, que tu n'aurais pas dit cela... Alors qu'attends-tu? Laces mes souliers et viens....


Je t'accompagnerai dans l'ombre de la nuit tandis que les monstres te tiendront éveillés jusqu'à l'aube... Je tiendrai tes cheveux tandis que tu vomiras sur le bord de ton lit, dégoûtée par leur souffle chaud dans ton petit cou.. Et le lendemain en classe, je te regarderai blessée et apeurée... Pourquoi t'endors-tu pendant que le professeur parle? Tu as seulement dormi quelques heures? Mais nous en sommes qu'à la première année de ton primaire... Cela ne fait que commencer... Comment traverseras-tu la suite si tu es déjà épuisée? Relèves-toi, le voyage ne fait que débuter... Personne ne te croit? Alors chut, ne dit plus rien et attends... Raccroches-toi à l'idée que les années passeront et que les monstres finiront par partir... Secoues -toi un peu...


Toi qui pensais tout connaître de moi.... Nous voilà maintenant à la fin du primaire... Pourquoi n'as-tu pas de meilleur résultat? Tu es pourtant rempli de potentiel? Tu es épuisée? Voyons, tu n'as pas douze ans, tu devrais être en pleine forme? Tu implores la présence de ta mère en pleurant? Je t'arrêtes tout de suite car dans ma vie, il n'y a pas de maman... Tu es seule... Tu manques de tout et même de lait... Tu as faim, tu as froid et tu as peur...Pourquoi es-tu seule dans ton coin? Pourquoi ne vas-tu pas vers les autres enfants? Ah... ils te rejettent? Leurs parents trouvent ta famille trop étranges et par conséquent préfèrent que leur cher chérubin ne t'approche pas? Petite fille, ne prend pas les choses trop personnels et continue d'avancer...


Tu viens de souffler les bougies de ton seizième anniversaire et tu deviendras toi-même mère bientôt? Je croyais pourtant que tu saurais faire les choses différemment? Et tes études? Tu ne vois plus le bout? Pourtant, tous disent que tu es brillante... Quel gaspillage!


Tu ne sais pas comment aimer? Tu es incapable de démontrer de l'affection et de la compassion? Tu ne sais pas comment prendre soin du père de tes filles? Apprends comment car tu seras à ses côtés pendant près d'une décennie et si tu ne parviens pas a bien prendre soin de lui, d'autres femmes le feront et tu le trouveras un jour dans les bras de sa maîtresse... Tu n'aimes pas la jeune femme aride, chicanière et rancunière que tu es devenue? Ah je ne comprends pas... Tu devais faire mieux que moi pourtant...


Pourquoi pleures-tu ainsi? Ah... Il t'a quitté? Il est avec elle? Ne t'avais-je pas prévenue? Quel homme voudrait de cette femme pleine de colère et d'amertume que tu es devenue? Vas-y, entame un changement, il en va de ta survie... Tu es maintenant seule et n'oublie surtout pas que trois petites filles dépendent de toi... Tu es incapable de chasser cette colère qui te ronge le coeur? Tu dois changer, je l'ai fait moi... Tu devais faire mieux pourtant... Appropries ta colère comme je l'ai fait. Pardonnes à la vie, acceptes et comprends aussi... Transformes ta hargne en expérience de vie et apprends à être fière des pas que tu es parvenues à franchir sur ce chemin cathodique... J'ai appris à aimer au lieu de détester, à compatir au lieu de maudire, à apprécier au lieu de m'apitoyer... Allez, fais-en autant... Et tu sais très bien que je n'ai pas tout dit, que je garde secret certains drames que nous avons vécu.... Allez, relèves-toi et sois heureuse!


Les années se succéderont au rythme des déception et des épreuves... Mais, ne craint rien car je serai toujours là, dans l'ombre de tes larmes, observant le moindre de tes gestes, la moindre de tes erreurs.... Je t'observerai vivre des amours difficiles, réapprendre doucement comment aimer... Saches que tu ne pourras compter que sur toi-même, que tu jongleras des années durant avec les gardiennes, le travail, les embuches de la vie... Tu accompagneras l'adulte que tu aimes le plus au monde dans sa maladie et tu le regarderas impuissante tandis qu'il s'éteindra doucement devant toi.


Tu es fatigué? Tu as suffisament marcher? Tu veux te reposer, reprendre ta vie? Nous n'avons pas terminé... Tu disais pourtant que tu ferais mieux que moi? Redonnes-moi mes souliers...

jeudi 28 avril 2011

Quand tout s'éfondre

Une vie entière semble s'être écoulée entre hier et aujourd'hui.... Une vie, ma vie, complètement bouleversée, complètement chavirée... J'étais là, naviguant paisiblement sur une mer limpide, claire et apaisante, le coeur débordant d'amour. J'étais là, en plein contrôle de ma vie, de mon équipage, de mes jours et de mes nuits. J'étais là, soucieuse du bien être de ceux qui croisaient ma route. J'étais là, assumant pleinement ce que j'étais devenue au fil des larmes, des ans et des expériences vécues. Puis, soudainement, j'ai perdu la carte routière qui devait me mener au bonheur. La pénombre s'est tranquillement installée dans le ciel de ma vie jusqu'à ce que je perdre complètement de vue la lumière du soleil. Sournoisement, le malheur a affecté tous les sphères de mon existence jusqu'à ce qu'il n'y ait plus aucune place pour le bonheur aussi petit soit-il... Je n'ai rien vu venir, me croyant à l'abri de par mon éternel optimisme... Moi qui croyais que ma résilience, ma capacité à rebondir, la force de mon moral, étaient en fait une muraille, une forteresse qui me gardaient à l'abri du malheur... Moi qui prônais que le bonheur était un choix, mon choix... J'ai compris que les choses n'étaient pas au simple...





Je me suis réveillée à peine consciente, après avoir échouée sur les berges. Tout est était soudainement noir autour de moi. J'avais peine à tenir debout... J'étais probablement déjà inconsciente lorsque mon navire a sombré car lorsque je me suis réveillée, j'étais là, gisant presque sans vie sur le rivage...Mais qui étais-je devenue? Qui était cette triste femme dépourvue de lumière? Mais où était passé ma joie de vivre? Qui avait volé l'essence de mes sourires? Ce voleur de bonheur s'est faufilé dans ma vie sur la pointe des pieds emportant avec lui l'écho de mes éclats de rire.... Je ne l'ai pas vu venir tout comme je ne l'ai pas vu s'enfuir. Je croyais pourtant être équipée d'un radar "anti-dépression".... N'avais-je pas prouver par le passé que je savais danser sous la pluie? J'avais si souvent maîtrisé la violence du vent qui se déchaîne, la force des orages, la noirceur des cieux que je les craignais plus les caprices de mère nature...




Je me croyais à l'abri mais mon abri était fait de paille... Le brouillard rend ma route périlleuse et mes pas précaires et incertains... J'ignore où je vais, je ne reconnais plus les panneaux routiers que j'ai pourtant moi-même érigés au bord de ma route... J'ai perdu pied... Le diagnostique a tombé:"dépression majeure"... Moi? Non, pas moi.... Je me sens triste, vide d'émotion, accablée d'une insurmontable fatigue mais en dépression? Non, c'est impossible?




J'ai perdu mon amour des mots, ce culte que je vouais hier encore à ma plume... J'ai perdu foi en ce que j'amais... Je ne peux écrire d'avantage, pas aujourd'hui, pas maintenant...




Demain peut-être?