dimanche 2 avril 2017

Ma rencontre avec la mort


Cette nuit, la mort est venue si près de moi que je l'ai vu s'exécuter sous mes yeux. J'ai senti la vie quittée la main que je tenais dans la mienne. Cette nuit, j'ai accompagnée une vielle dame vers on dernier repos. Cette nuit, quelque chose a changé en moi, j'ai vu de mes yeux céder le mince fil nous reliant à la vie. La vie qui s'échappe doucement à un son bien précis, une sorte de relâchement de l'âme. La dame était si malade que j'ai invité la mort à s'approcher puis je l'ai remercié de ne pas avoir trop tardé. Mais j'ai eu peur, très peur, anticipant notre prochaine rencontre, espérant qu'elle m'oublie en partant. J'ai voulu lui demander de voir sa liste afin de m'assurer qu'aucun des miens n'y figuraient mais à peine ais-je lâché la main de la vieille dame qu'elles étaient déjà toutes les deux trop loin pour m'entendre. La mort, cette chose dont j'ai si peur. La mienne, celle des miens. Cette chose que j'ai repoussée à bout de bras mais qui s'est tout de même enfuit au petit matin avec une des personne que j'aimais le plus ici-bas. Son odeur aussi, si particullière, jamais je ne l'oublierai. 

J'ai dans mon métier emballé des corps. Lorsque ceux-ci étaient âgés, épuisés, le sentiment que j'avais alors était un peu comme border une personne épuisée mais pour les autres, refermer le sac était en fait un des sentiments les plus déchirants que j'ai ressenti,

Chère grande faucheuse, merci d'être venue cherchée cette dame qui t'attendait en vain depuis plusieurs mois, merci de lui permettre enfin de s'endormir d'un sommeil éternel. Par contre, tente autant que tu pourras de repousser notre ultime rendez-vous mais surtout celui des miens. Si un jour, une de mes filles figurent sur ta liste, je t'en prie prends-moi à la place... Je sais qui tu es, je t'ai vu à l'oeuvre, si tu ne le fais pas, je te retrouverai....

samedi 1 avril 2017

Ce chemin peu fréquenté

Il y a très longtemps, germa en moi la petite graine de ce qui alla être la quête absolue d'une vie entière. J'ignorais alors que cet amour que j'avais pour les mots s'adviendrait être mon atout le plus précieux. Dès que j'ai appris à écrire, j'ai compris que les mots, s'ils étaient bien choisis pouvaient ouvrir toutes les portes. À l'âge de sept ans, j'affirmais à qui voulait l'entendre que je serais écrivaine. Les adultes, tristes de me voir me bercer dans de si folles illusions, tentèrent dès lors de me détourner de mon plan. Voyant dans quel milieu pauvre et combien dysfonctionnel j'évoluais, ils savaient bien que le chemin menant à la réalisation d'un chemin destiné à peu si d'élu n'était certainement pas déjà tout tracé sur ma carte routière. Pourtant, je n'ai jamais cessé d'y croire, jamais. Quelque part en moi, j'ai accepté les nombreuses épreuves que la vie m'infligea parce que je savais qu'elles étaient ce qui allait composer les nuances de mon âme, qu'elle seraient à jamais là où je puiserai l'essence même de mes écrits. Quelque part en moi, j'ai toujours su que ce n'était pas moi qui y croyait à tort mais bien eux qui avaient tort de ne pas y croire. S'il y a une certitude que j'ai toujours eu c'est celle qu'un jour j'y arriverais et ce malgré le fait que tout laissait croire au contraire.


Nous étions pauvres, si pauvre mais l'année de mes neuf ans, mon père est arrivé à la maison fier comme un paon du cadeau qu'il avait pour moi. Il avait acheté une immense bibliothèque de douze pieds par 9 pieds qu'il assembla avec amour. Le comble de la surprise fut qu'il avait acheté des boites et des boites de livres. Des collections d'encyclopédies, des romans, des livres de références. Il prit "la grosse femme d'à côté est enceinte" de Tremblay puis me dit "commence par celui-ci puis lis les tous même ceux que tu ne comprendras pas, si tu veux écrire tu dois d'abord lire tout ce que tu trouveras. C'est ainsi qu'à onze ans, j'avais déjà lu presque tout le contenu de cette impressionnante bibliothèque. C'est également l'année de mes onze ans qu'il m'a offert ma machine à écrire qui trouva place sur le banc du piano devant lequel j'allais passé tout mon temps libre pour les prochaines années à suivre. C'est à ce même moment que j'ai compris que je n'étais plus seule dans mon rêve, que lui aussi y croyait.


De ce jour à aujourd'hui, je n'ai jamais cessé d'écrire, jamais. J'ai envoyé en vain plusieurs manuscrits, essuyée que des refus mais jamais je n'ai cessé d'y croire. Je savais que ce jour viendrait, je ne connaissais simplement pas la date. J'ai profité de ce temps d'attente pour écrire autant que cela était possible.

Cet été (2017), mon premier roman sera publié par les éditions Fides. Cet été, je serai là où j'ai toujours su que je serais parce que c'est une des raisons pour laquelle je suis née; parvenir à toucher votre coeur avec une symphonie de mots, amoureusement choisis.

Peu importe qu'elle est votre essence, ne vous en détournez jamais. Avancez, toujours et encore. Croyez en vous même surtout si personne d'autre n'y croit. Accrochez-vous le plus fort que vous pouvez et n'abandonnez jamais!!!! Débroussez le chemin de votre destinée et aventurez-vous en toute confiance :)

Mélanie