jeudi 28 avril 2011

Quand tout s'éfondre

Une vie entière semble s'être écoulée entre hier et aujourd'hui.... Une vie, ma vie, complètement bouleversée, complètement chavirée... J'étais là, naviguant paisiblement sur une mer limpide, claire et apaisante, le coeur débordant d'amour. J'étais là, en plein contrôle de ma vie, de mon équipage, de mes jours et de mes nuits. J'étais là, soucieuse du bien être de ceux qui croisaient ma route. J'étais là, assumant pleinement ce que j'étais devenue au fil des larmes, des ans et des expériences vécues. Puis, soudainement, j'ai perdu la carte routière qui devait me mener au bonheur. La pénombre s'est tranquillement installée dans le ciel de ma vie jusqu'à ce que je perdre complètement de vue la lumière du soleil. Sournoisement, le malheur a affecté tous les sphères de mon existence jusqu'à ce qu'il n'y ait plus aucune place pour le bonheur aussi petit soit-il... Je n'ai rien vu venir, me croyant à l'abri de par mon éternel optimisme... Moi qui croyais que ma résilience, ma capacité à rebondir, la force de mon moral, étaient en fait une muraille, une forteresse qui me gardaient à l'abri du malheur... Moi qui prônais que le bonheur était un choix, mon choix... J'ai compris que les choses n'étaient pas au simple...





Je me suis réveillée à peine consciente, après avoir échouée sur les berges. Tout est était soudainement noir autour de moi. J'avais peine à tenir debout... J'étais probablement déjà inconsciente lorsque mon navire a sombré car lorsque je me suis réveillée, j'étais là, gisant presque sans vie sur le rivage...Mais qui étais-je devenue? Qui était cette triste femme dépourvue de lumière? Mais où était passé ma joie de vivre? Qui avait volé l'essence de mes sourires? Ce voleur de bonheur s'est faufilé dans ma vie sur la pointe des pieds emportant avec lui l'écho de mes éclats de rire.... Je ne l'ai pas vu venir tout comme je ne l'ai pas vu s'enfuir. Je croyais pourtant être équipée d'un radar "anti-dépression".... N'avais-je pas prouver par le passé que je savais danser sous la pluie? J'avais si souvent maîtrisé la violence du vent qui se déchaîne, la force des orages, la noirceur des cieux que je les craignais plus les caprices de mère nature...




Je me croyais à l'abri mais mon abri était fait de paille... Le brouillard rend ma route périlleuse et mes pas précaires et incertains... J'ignore où je vais, je ne reconnais plus les panneaux routiers que j'ai pourtant moi-même érigés au bord de ma route... J'ai perdu pied... Le diagnostique a tombé:"dépression majeure"... Moi? Non, pas moi.... Je me sens triste, vide d'émotion, accablée d'une insurmontable fatigue mais en dépression? Non, c'est impossible?




J'ai perdu mon amour des mots, ce culte que je vouais hier encore à ma plume... J'ai perdu foi en ce que j'amais... Je ne peux écrire d'avantage, pas aujourd'hui, pas maintenant...




Demain peut-être?

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