Elle fait partie de ma vie depuis plus de six ans. Pas un seul jour ne s'est éteint depuis sans qu'elle n'en connaisse l'essence. Ma meilleure amie, la soeur que je n'ai jamais eu, ma complice de vie, celle qui égayait mes jours de par sa simple présence. Elle a essuyé du revers de sa main, l'océan de larmes que l'amour a fait déferlé sur mes joues. Elle a rit de mes anecdotes les plus colorées, à angoissée avec moi tandis que j'attendais des nouvelles qui tardaient à venir... Elle a saluée mes exploits et passé sous silences mes défaites... Mais que s'est-il passé pour que je ressente ainsi le besoin de m'éloigner de celle qui comptait tellement à me yeux? Moi qui avais tant besoin de sa présence, voila que j'ai volontairement choisi de couper les ponts, mais pourquoi une telle décision? Pour une série de cause à effet, du moins j'imagine... Je crois que notre amitié était devenue lourde à porter, lourde à traîner. Comme un vieux couple usé par le temps qui s'aime sans trop savoir pourquoi. Je l'aimais mon amie, je l'aime toujours mais je ne l'aime plus en même temps car si je l'aimais encore, je ne pourrais pas survivre sans elle. Il faut comprendre qu'elle était là lorsque plus personne n'y était, qu'elle sait ce que personne d'autre ne sait. Et toutes ces nuits blanches passées à parler de nos amours déchus, de nos erreurs mais surtout de nos aspirations futures... Nous avons parlé jusqu'à en perdre nos mots, nous avons rit à en perdre le souffle, nous avons pleuré à en perdre la cause de nos larmes. Elle me connaissait tellement, que c'est à elle que j'aurais confié mon éloge funeste, convaincue qu'elle était la personne désignée pour parler de moi, de mon passage sur cette terre, des choses que j'aurais voulu réaliser avant de mourir... Dans un coin de l'église, j'aurais acquiescé à chacun de ses mots, j'aurais ri à sa façon de décrire ma légendaire malchance. J'aurais caresser de mes ailes les larmes sur ses joues tout en l'écoutant dresser un portrait de moi des plus réaliste. Puis j'aurais pleuré à mon tour et ce même si les anges ne pleurent pas...
Nous étions en parfaite symbiose jusqu'à ce que le temps fasse son oeuvre j'imagine... Et son oeuvre fut si subtile que je ne parvins pas à recouvrir le fossé qui s'installa fallacieusement entre nous. Nos différences finirent par l'emporter sur cet amour sincère qui nous unissait pourtant. Car une véritable amitié est d'abord et avant tout basé sur l'amour et le respect. Certes, il ne s'agit du même amour que l'on porte aux hommes qui passent dans notre vie mais bien de cet amour qu'on voue aux membres de notre famille qu'ils soient de sang ou de coeur. Ma belle Krystel était ma soeur de coeur et de confidence. Nous étions différentes, si différentes... Elles si active, ne tenant jamais en place. Moi, si casanière et perdue dans mes pensées. Elle qui déteste la solitude et moi qui m'en nourris. Elle qui désirait une amitié exclusive n'aimant pas que d'autres fassent parties de ma vie. Moi, qui était heureuse de la savoir entourée par d'autres que moi... Elle qui est si intense dans ses émotions, moi qui relativise toujours tout. Deux femmes, deux antipodes. Mon don inné pour la procrastination a tôt fait de nous éloigner puisque cette amie que j'aimais tant avait visiblement besoin d'une amitié active voire quasi-quotidienne tandis que moi je crois en l'adage "une amie c'est comme les étoiles, tu ne les vois pas toujours mais elles sont toujours là"... Elle avait besoin de moi, plus que ce que j'étais capable de lui donner. J'avais besoin d'elle dans des moments précis de ma vie et pour plusieurs raisons, elle fut incapable d'y être.
Mettre fin à une si belle amitié c'est véritablement une peine d'amour... C'est réapprendre à vivre sans elle. C'est me faire violence mille fois par jour pour ne pas prendre mon cellulaire et lui texter un "salut miss, tu ne devineras jamais ce qui vient de m'arriver"... C'est ne plus avoir accès à ses confidences, à ses éclats de rire, aux larmes qui creusent des rigoles le long de ses joues. J'ai l'impression de souffrir du syndrome du membre fantôme comme ceux qui se font amputer un membre mais qui le sentent encore comme s'il était toujours là. Je sais bien que je pourrais prendre le téléphone et simplement lui dire que je regrette ma décision, lui expliquer à quel point elle me manque et que ma vie sans elle a perdue de son éclat mais je ne veux pas, je peux pas. Je dois continuer ainsi, persuadée que les amitiés changent au rythme des saisons de notre vie. Que de nouvelles personnes doivent entrer dans la danse afin de nous apprendre de nouveaux pas. L'amitié ne devrait jamais être exclusive. Je n'arrive toujours pas comprendre pourquoi je laisse ainsi partir ma meilleure amie sans tendre la main pour la retenir. Au fond de moi, je connais assurément la réponse sinon ce texte n'aurait jamais eu lieu d'être.
Je t'aime mon amie, je t'aimerai toujours. Voila pourquoi aujourd'hui je te dis vas, envoles toi. Vas vers ton destin, vas là où la vie t'appelle. Sans doute nous reverrons-nous un jour, sans comprendre, sans nous souvenir du pourquoi du comment nous en sommes un jour venu à couper les ponts.
Mel xx
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