Quelque peu étourdie par tout ce qui m'arrive, je n'arrive point à trouver le sommeil. Ce dernier me fuit, m'échappe, se faufile doucement chez mes voisins qui ayant éteint leurs lanternes depuis fort longtemps semblent plongés dans une bienveillante obscurité. Ma modeste demeure, éclairée de par mille feux sert de phare dans ce village endormit. Suis-je vraiment la seule qui en ce moment même à la tête tellement remplie qu'elle ne parvient pas à s'abandonner à une douce nuit de songes? Je ne m'en plains pas au contraire, j'adore ces têtes-à-têtes avec la nuit. J'adore me sentir enveloppé de son silence, de ses mystères, de sa tranquillité. J'ai toujours eu l'impression qu'elle m'appartenait, que si le jour était consacré à mes enfants, à ma vie mondaine, à mes obligations la nuit n'appartenait qu'à moi. Aucun risque d'entendre:" maman!!!". Non, qu'un merveilleux tête-à-tête avec moi-même, un parfait exutoire. Un doux refuge où je peux laisser parler librement ma plume Le seul hic, c'est que ces doux instants volés à mon sommeil me rend toujours coupable ! Cette nuit ,c'est différent car je sais que je me dois de prendre un peu de temps afin d'analyser et surtout d'assimiler les changements qui surviendront prochainement dans ma vie.
Tout d'abord, j'ai finalement eu l'emploi en CHSLD. Enfin! Depuis le temps que j'en arrache ! Honnêtement, je ne pensais jamais parvenir à réussir un tel exploit ! Moi et mon syndrome de l'imposteur, à toujours croire que tout est pour les autres et que tout le monde peut faire l'affaire sauf moi. Bien que je sois plus qu'enchantée par la nouvelle, je n'en demeure pas moins terriblement inquiète. Puisque je serai sur une liste d'appel, j'ai peur de ne pas travailler et que les moyens de vaches maigres recommencent. J'ai conscience que c'est la seule façon de faire, qu'il faut gravir une marche à la fois pour parvenir au second pallier mais cela m'angoisse tout de même. Je sais que je ne peux faire autrement que de faire confiance en la vie mais c'est toujours bien plus facile à dire qu'à faire...
En ce moment, mes filles sont chez leur père et elles me manquent terriblement. Je ne peux faire autrement que me dire que chaque journée qui meurt s'éteint avec une petite parcelle de notre vie commune. Un jour, je me réveillerai et elles seront devenues de belles jeunes femmes. Un jour, elle feront parties de ma vie mais plus de mon quotidien. Elles ne seront plus la raison pour laquelle je vais travailler. Un jour, elles seront les seules maîtres de leur destin et je deviendrai alors dépourve de ce que je crois être ma mission ici bas c'est-à-dire de prendre soin d'elles car je devrai leur confier cette tache. Comme je les aime!
Malgré cette douce pluie qui caresse mon âme, je ne peux nier que je me sens comblée par mille petits bonheurs. En espèrant qu'après le soleil ne vienne pas la pluie et encore moins les orages !
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